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La technique assiste la nature: justification du finalisme

Maintenant, parmi les êtres qui viennent à exister par hasard, aucun n'existe en vue de quelque chose ni ne répond à aucune fin particulière. Par contre, ceux qui sont issus de l'art répondent à une fin aussi bien qu'à une intention, car toujours celui qui dispose d'un art sera à même de fournir la raison et l'intention de ce qu'il a tracé, et cette fin sera un bien meilleur que ce qu'il a fait pour elle. Je veux dire tout ce dont l'art est de nature à être cause par lui-même, non par accident. Car nous attribuerions plus proprement à la médecine la responsabilité de la santé que celle de la maladie, et à l'architecture celle de la maison plutôt que celle de son effondrement. Partant, tout ce qui vient à exister par art répond à une intention, et cette fin à elle est aussi ce qu'elle a de meilleur. Par contre, tout ce qui vient à exister par hasard ne répond à aucune intention. De fait, il se pourrait aussi qu'un bien survienne par hasard; toutefois, en rapport au hasard et dans la mesure où il est issu du hasard, ce n'est pas un bien, car toujours ce qui vient à exister par hasard est indéfini.

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Ce qui vient à exister par nature, cependant, vient aussi à exister dans une intention, et, en outre, se constitue dans une intention supérieure à ce que l'on forme par l'art. Car la nature n'imite pas l'art; c'est l'art, plutôt, qui imite la nature. L'art existe pour assister la nature et pour compléter ce qu'elle laisse en plan. Il y a des fins que la nature paraît capable d'atteindre par elle-même, pour lesquelles elle ne semble avoir besoin d'aucune assistance, tandis qu'il y en a d'autres qu'elle ne peut pas du tout ou très difficilement réaliser. Les générations en fournissent un exemple manifeste: certaines semences, où qu'elles tombent, germent sans protection, tandis que d'autres ont besoin de l'art de l'agriculteur. Pareillement, certains animaux atteignent leur pleine nature par eux-mêmes, tandis que l'homme a besoin de bien des arts pour sa survie, déjà au moment de sa naissance, et aussi pour bien vivre par la suite.

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Si donc l'art imite la nature, c'est à la nature que les arts doivent que, chez eux, tout développement se fait dans une intention. Car nous devons soutenir que tout ce qui vient correctement à l'existence y vient dans une intention. Donc, ce qui s'avère bon et beau doit venir correctement à exister. En outre, tout ce qui vient ou est venu à exister par nature s'avère beau et bon; même que ce qui est hors nature est mauvais et laid, et contraire à ce que la nature fait. Venir à exister par la nature, donc, répond toujours à une intention.

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C'est ce qu'on peut vérifier à partir de n'importe laquelle de nos parties: si, par exemple, on observe la paupière, on notera qu'elle n'est pas venue à exister en vain, mais à titre d'aide pour les yeux, pour leur donner du repos et arrêter ce qui attaque la vue. Or c'est cela même, être venu à exister ou devoir exister dans une intention. Si, par exemple, un navire devait être construit afin de procurer un transport par mer, c'est dans cette intention qu'il est venu à exister.

Jamblique, Protreptique, IX, 49-50

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