Il n’y a nul besoin de déplorer le fait que les préjugés jouent un aussi grand rôle dans la vie quotidienne et de ce fait en politique, et il ne faudrait en aucun cas tenter de modifier la situation. Car aucun homme ne peut vivre sans préjugés, et ce non seulement parce qu’aucun homme n’est assez avisé ni doué d’une capacité de discernement suffisante pour juger tout ce qui est nouveau, tout ce à propos de quoi on lui demanderait de prononcer un jugement au cours de son existence, mais également parce qu’une telle absence de préjugés exigerait une vigilance surhumaine.
[...]
L’une des raisons de l’efficacité et du danger des préjugés consiste en ce qu’une partie du passé se cache toujours en eux.
Hannah Arendt, Qu’est-ce que la politique ?, Point-Seuil, 1995, p. 50-52.
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