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N'y a-t-il d'erreur que chez ceux qui croient savoir?

(Il s’agit d’un dialogue entre Socrate et Alcibiade)

S. - Les recettes de cuisine, tu sais bien que tu n'y connais rien ?
A. - Rien du tout.
S. - Est-ce que tu as une opinion personnelle sur la façon de s'y prendre et en changes-tu, ou bien est-ce que tu t'en remets à celui qui sait ?
A. - Je m'en remets à celui qui sait.
S. - Ou encore : si tu naviguais en mer, est-ce que tu aurais une opinion sur la position à donner à la barre, et en changerais-tu, faute de savoir, ou bien, t'en remettant au pilote, te tiendrais-tu tranquille ?
A. - Je m'en remettrais au pilote.
S. - Tu ne varies donc pas sur les choses que tu ignores, si tu sais que tu les ignores.
A. - Il me semble que non.
S. - Ainsi, tu comprends que les erreurs de conduite également résultent de cette ignorance qui consiste à croire qu'on sait ce qu'on ne sait pas ?
A. - Que veux-tu dire par là ?
S. - Nous n'entreprenons de faire une chose que lorsque nous pensons savoir ce que nous faisons ?
A. - Oui.
S. - Ceux qui ne pensent pas le savoir s'en remettent à d'autres ?
A. - Sans doute.
S. - Ainsi les ignorants de cette sorte ne commettent pas d'erreur dans la vie, parce qu'ils s'en remettent à d'autres de ce qu'ils ignorent.
A. - Oui.
S. - Quels sont donc ceux qui se trompent ? Je ne pense pas que ce soient ceux qui savent ?
A. - Non, certes.
S. - Alors, puisque ce ne sont ni ceux qui savent, ni ceux des ignorants qui savent qu'ils ne savent pas, restent ceux qui pensent qu'ils savent, bien qu'ils ne sachent pas.

Platon, Alcibiade majeur (vers 431 av. J.C.)

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