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La conscience de soi est désir

Le Je simple n'est ce genre, l'universel simple pour lequel les différences n'en sont pas, qu'en étant essence négative des moments autonomes configurés ; et, partant, la conscience de soi n'a de certitude d'elle-même que par l'abolition de cet autre qui s'expose, se présente à elle comme vie autonome ; elle est désir. Une fois acquise la certitude de la nullité de cet autre, elle pose celle-ci pour elle-même comme sa vérité, anéantit l'objet autonome, et se donne par là même la certitude de soi-même, comme certitude vraie, c'est-à-dire comme une certitude devenue telle pour elle de manière objectale.

Mais dans cette satisfaction elle fait l'expérience de l'autonomie de son objet. Le désir et la certitude de soi-même atteinte dans sa satisfaction sont conditionnés par lui, car ils sont par l'abolition de cet autre ; pour que cette abolition soit, il faut que cet autre soit. La conscience de soi ne peut donc pas abolir l'objet en ayant une relation négative à lui ; ce faisant, au contraire, elle le réengendre plutôt, de même que le désir. En fait, c'est autre chose que la conscience de soi qui est l'essence du désir. Et c'est par cette expérience que cette vérité lui est advenue. Mais dans le même temps, elle est tout autant absolue pour elle-même, et n'est cela que par l'abolition de l'objet, et il faut que lui advienne sa satisfaction, car elle est la vérité. C'est pourquoi, en vertu de l'autonomie de l'objet, elle ne peut parvenir à la satisfaction que dès lors que celui-ci accomplit lui-même la négation sur lui-même ; et il faut qu'il accomplisse cette négation de soi-même à même soi, car il est en soi le négatif, et doit nécessairement être pour l'autre ce qu'il est. Dès lors qu'il est négation apportée à lui-même, tout en étant en cela même autonome, il est conscience. Appliquée à la vie, qui est l'objet du désir, la négation est, ou bien appliquée à un autre, savoir, au désir, ou bien comme déterminité opposée à une autre figure indifférente, ou comme son inorganique nature universelle. Mais cette nature autonome universelle chez laquelle la négation est comme négation absolue, c'est le genre en tant que tel, ou comme conscience de soi. La conscience de soi ne parvient à sa satisfaction que dans une autre conscience de soi.

Hegel, Phénoménologie de l'esprit, ch. IV, « La vérité de la certitude de soi-même », tr. J.-P. Lefebvre, Paris, Aubier, 1991, p. 148-149.

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