Qu’est-ce en effet que démontrer ? C’est d’abord rendre nécessaire. La nécessité […] est, primitivement, la fatalité aveugle qui sort des choses et qui entraîne les hommes à leur perte, qui conduit perfidement Œdipe à l’inceste et au parricide. Idée de primitif. Grâce à la démonstration mathématique, l’idée, sans changer de nom, passe de l’intérieur à l’extérieur, des choses à l’esprit, du domaine mystique au domaine rationnel. Elle était ce qui contraint l’homme contre toute raison. Elle devient ce que l’homme, par raison, se contraint à suivre. Elle constitue une obligation de l’esprit, une valeur intellectuelle, la valeur même.
Paul Mouy, Les mahématiques et l’idéalisme philosophique, in F. Le Lionnais, Les grands courants de la pensée mathématique (1948), Blanchard, pp. 370-371.
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