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Insouciance de l'homme, ignorant de son corps

Insouciance.

L'homme ignore à peu près tout de son corps, n'a jamais vu ses propres entrailles; il aperçoit rarement son sang. S'il le voit, il s'en inquiète. Il n'est autorisé par la nature à connaître que la périphérie de son corps. Qu'ai-je là-dessous ? Se dit-il en regardant sa peau. Il ne peut que l'inférer en se rapportant aux livres et figures, à son imagination, à sa mémoire. Il ne suppose rien de lui-même que d'après ses observation sur ses semblables. Mais son propre corps, jamais il ne le connaîtra. Rien ne lui demeure plus étranger.

Sa curiosité en ces matières est punie de graves souffrances.

Reconnaissons d'ailleurs qu'il n'en a cure. Rien n'est plus flagrant (ni plus étonnant) que la faculté de l'homme de vivre tranquillement en plein mystère, en pure ignorance de ce qui le touche au plus prés, ou le plus gravement.

Francis Ponge, Le parti pris des choses, p. 210.

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